Progresser en génétique grâce aux embryons Abondances
25 janvier 2023Bon vent SIROCCO !
11 avril 2023L’Abondance, aussi une histoire de femmes !
A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes en ce mois de mars 2023, AURIVA‑Elevage donne la parole dans cette brochure à deux éleveuses Abondance : l’occasion de balayer quelques idées reçues mais surtout de rencontrer à nouveau de véritables passionnées !
RENCONTRE AVEC MARIANNE THIAFFEY-RENCOREL,
récemment installée sur la ferme familiale à SERRAVAL (74) au GAEC LA FERME DES 2 VERSANTS
CARTE D’IDENTITÉ DE L’ÉLEVAGE
50 VL Abondances
260 000L de lait /an
Transformation à la ferme en reblochon
12 brebis Lacaune
SAU : 60 ha (dont 30 en alpage)
Pourriez-vous vous présentez et nous parler de votre parcours ?
Je m’appelle Marianne, j’ai 23 ans. Je suis installée sur le GAEC depuis février 2022. J’ai suivi une formation agricole au lycée Agrotech d’Annonay (Bac Pro CGEA), puis j’ai continué en BTS ACSE à La Motte Servolex. J’ai ensuite passé mon CAFTI en 2018 avant d’être embauchée comme AXIA dans l’Ain pendant 6 mois. Je suis ensuite revenue sur la Haute-Savoie et j’ai signé un CDI avec la coopérative Eleveurs des Savoie (EDS) sur le secteur de Thônes-Faverges-St Pierre en Faucigny jusqu’à fin mars 2021. Après ça, j’ai fait un an de stage pré-installation chez mes parents jusqu’à mon installation en février 2022.
Pourquoi avoir voulu rejoindre l’exploitation familiale ?
Depuis petite, je suis passionnée par l’agriculture et par l’élevage. En m’installant avec mes parents, je voulais diversifier la structure, la moderniser tout en respectant le bien-être animal. Nous ne pouvions pas augmenter le nombre de vaches laitières car nous manquons de place en alpage pour les accueillir.
J’ai donc acheté une douzaine d’agnelles âgées de 2 mois qui ont mis bas en début d’année 2023.
J’ai commencé à les traire début février. Leur lait est transformé à la ferme en tomme et raclette pour le moment. Nous avons un gros projet de bâtiment d’ici 2025 avec une partie en logette caillebotis pour les vaches et une partie aire paillée pour les brebis laitières. L’objectif serait de monter à 50 brebis à la traite.
Quel rôle avez-vous aujourd’hui dans le GAEC ? Quelle est la répartition des tâches ?
Aujourd’hui, je m’occupe principalement de la fabrication du reblochon et des fromages de brebis du 1er jour au 10ème ; ensuite c’est ma maman Sylvie qui prend le relais pour l’affinage. Je fais aussi toutes les inséminations sur les vaches. Le planning d’accouplement est fait en collaboration avec Carole Clément, inséminatrice du secteur : nous mettons 90% de jeunes taureaux de la gamme AURIVA ! Enfin, je nourris aussi un bâtiment de vaches matin et soir tandis que mon père Jean-Luc s’occupe de l’autre. En ce qui concerne mes parents, Sylvie gère la traite avec mon père ainsi que l’affinage et l’expédition des reblochons à un affineur qui nous achètent 80% de la production (Pochat et Fils). Elle gère également le portefeuille client mais aussi la comptabilité de l’exploitation. Quant à mon père, il trait matin et soir et gère tous les gros travaux agricoles. S’il a besoin, je ne suis jamais loin pour lui donner un coup de main, comme pour les foins par exemple !
Au quotidien, vous êtes impliquées dans plusieurs commissions, quelles sont vos motivations ?
En effet, je fais partie notamment du conseil d’administration d’EDS, mais aussi du CA Crédit Agricole et du CA des Jeunes Agriculteurs. J’aime partager mes idées, je trouve ça très enrichissant de faire partie d’un collectif !
Depuis mon installation, je suis entrée en tant que stagiaire à la commission génétique Abondance d’AURIVA.
Etant passionnée de génétique depuis toujours, j’ai trouvé intéressant de m’impliquer dans cette commission pour savoir comment était géré le travail en amont. Cela permet aussi de représenter tous les secteurs où sont présents l’Abondance. Il ne faut pas craindre de venir même en tant que femme, car toutes les idées sont bonnes à prendre et c’est super intéressant !
Quelle relation entretenez-vous avec Carole, l’inséminatrice du secteur ?
Carole est une ancienne collègue de travail, nous nous sommes toujours très bien entendues ! Elle passe pour faire le planning mais aussi pour échographier les vaches avant IA et faire le suivi reproduction des vaches. Nous génotypons toutes nos génisses avec EDS et cela nous sert à inséminer ensuite. Nous discutons beaucoup des vaches, mais pas que...c’est très agréable de travailler avec elle !
Marianne THIAFFEY-RENCOREL
AVEC CAROLE CLEMENT,
inséminatrice du secteur, un tandem 100 % féminin
Selon toi, qu’apporte la présence d’une femme dans une exploitation ?
Je suis inséminatrice depuis 2008 et sur le secteur de Thônes depuis Avril 2009.
Les premières années, il n’y avait que des hommes en tant qu’exploitant et intervenant extérieur. J’étais une « extraterrestre » ! J’ai supporté pas mal de réflexions : « elle n’aura pas assez de force », « elle aura des enfants donc sera toujours en arrêt pour les enfants malades…etc. » Mais au fil du temps, les éleveurs ont eu confiance en moi par mon savoir-faire acquis, ma disponibilité et ma franchise. On ne peut pas tout savoir mais on peut chercher des solutions pour y arriver.
La féminisation du métier de gestion de troupeau a permis de moderniser encore plus cette vision. Je trouve que souvent les femmes ont une vision passion de leur métier mais aussi plus économique.
Comment Marianne gère-t-elle la génétique au sein du troupeau ? Quels conseils lui amènes-tu lors de tes passages ?
Marianne gère la génétique par l’utilisation variée des taureaux, que ce soit en génomiques ou confirmés et ça grâce à la réalisation du planning d’accouplement. Elle a mis en évidence ses attentes et ses objectifs pour son troupeau. Avec le génotypage elle cible mieux et plus rapidement les femelles intéressantes du troupeau. J’essaye lors de mes passages de la conseiller et de l’aiguiller au mieux dans ses choix.
Quelles sont vos relations ?
Avec Marianne, c’est un peu particulier car nous sommes anciennes collègues inséminatrices, elle était ma remplaçante pendant 3 ans. Nous avons de bonnes relations, elle n’hésite pas à me demander conseil si elle a besoin, à me dire si quelque chose la questionne. C’est très agréable et cela permet une confiance partagée
RENCONTRE AVEC MARION MOUNIER,
installée avec son mari Nicolas, tous les deux chef d’exploitation à « 50/50 » !
CARTE D’IDENTITÉ DE L’ÉLEVAGE
80 VL + 80 génisses Abondances
320 000L de lait à la coopérative Danone
150 000L de lait en alpage à la pagne pour le Beaufort
4500 poulets Label Rouge
SAU 71ha herbe + 8 ha de maïs
Pourriez-vous d’abord vous présentez et présenter le GAEC ?
Bonjour, je m’appelle Marion MOUNIER, je suis installée en GAEC avec mon mari Nicolas depuis Janvier 2013. Mon mari, lui, s’est installé en octobre 2002. Nous sommes implantés sur la commune de ST SYLVESTRE dans le département de l’Ardèche à 600 m d’altitude.
Je ne suis pas du tout du milieu agricole, j’étais coiffeuse avant d’être agricultrice. En 2010, je suis retournée sur les bancs de l’école en formation adulte BPREA en 2010 à Tournon sur Rhône.
En 2012, j’ai fait mon stage de pré-installation sur la ferme avec Nicolas et je me suis installée en 2013.
L’élevage évolue puisqu’ à mon installation, nous avons pu doubler le nombre de vaches en passant de 40 à 80 Abondances. L’été en alpage, elles sont mélangées à trois autres troupeaux et ce sont des salariés qui s’occupent de l’alpage et de la traite. Nous y allons quand même 3-4 fois dans l’été pour voir si tout se passe bien ! Depuis 6 mois, nous avons pris un salarié à mi-temps sur la ferme afin de nous libérer un peu de temps et de pouvoir lâcher un peu.
Comment se passe la répartition des rôles au quotidien ? et avec les partenaires extérieurs ?
L’essentiel du travail est fait à deux, nous sommes un binôme ! La traite, les clôtures, les moissons, le foin … on fait tout ensemble. Pour le reste, je m’occupe des veaux et des poulets. Je gère aussi les papiers, les commandes et la comptabilité.
Nicolas lui gère l’alimentation des vaches, le paillage, l’engrais et la vente des veaux.
Nous sommes très complémentaires, les décisions sont toujours prises à deux et les rendez-vous sont dans la mesure du possible faits aussi ensemble. C’est ce qui fait notre force !
Sur la partie génétique, comment et par qui est géré le troupeau ? PAM, pointage etc…
Nous faisons le planning d’accouplement avec notre inséminateur Alain CHALAMET.
La grande partie des naissances est groupée entre novembre et février : nous pouvons avoir jusqu’à 20 vêlages par mois !
Les 25/30 meilleures femelles sont mises en doses sexées et les 50 autres sont mises en croisement.
Les veaux croisés sont vendus à 3 semaines à un boucher. Ils nous arrivent de faire quelques veaux gras par an également.
Pour les accouplements, c’est plus moi qui choisis les taureaux que Nicolas, il y a « trop » de choix dans l’offre génétique alors il préfère me laisser gérer !
Les visites de pointage effectuées une année sur deux par le technicien de l’OS et Philippe BOULENS le technicien AURIVA sont un bon appui technique pour nous. Nous faisons entièrement confiance aux techniciens et leurs avis sont primordiaux dans nos choix de sélection.
Toutes nos femelles sont génotypées dès leur naissance avec XR REPRO, ce qui nous permet de trier nos meilleures femelles et de nous en servir lors du planning.
Nous apprécions aussi bien Nicolas que moi, de travailler avec des « spécialistes » de la race, car cela apporte de la précision dans nos décisions et nous permet de connaître la marche à suivre ! »
Les vaches préfèrent Madame ou Monsieur ?
Nous avons tous les deux nos chouchoutes. Certaines viendront plus facilement me voir pour une caresse d’autres iront vers Nicolas. Elles ont toutes leur caractère et c’est ça qui les rend uniques !
Un conseil à donner à une jeune fille qui voudrait s’installer ?
Je dirais simplement qu’il faut qu’elle fonce ! Certes, une installation ça se réfléchit en amont mais si elle a la passion, l’envie il faut y aller.
C’est un joli métier.
Et puis, tout s’apprend…Avant de m’installer, je n’avais jamais conduit de tracteur par exemple et aujourd’hui j’aide Nicolas aux foins, à la paille, etc…On n’est pas plus « mauvaise » qu’un homme !
Le plus important reste la passion pour le métier.
Vos enfants ont-ils la passion des vaches comme leurs parents ? Aimeriez-vous transmettre l’exploitation ?
Nous avons deux grands ados maintenant : Léa 16 ans et Gabin 15 ans. Léa est actuellement en formation dans l’aide à la personne et Gabin est apprenti en boucherie. Ils ne sont pas vraiment intéressés par l’élevage, leurs parents y ont consacré beaucoup trop de temps !
Par contre, en cas de besoin, ils sont toujours là pour nous donner un coup de main aux vaches !
Côté transmission de la ferme, nous n’y pensons pas vraiment encore, il reste un peu plus de dix ans à Nicolas avant de prendre sa retraite.
Dans l’idéal, nous aimerions transmettre notre passion et notre savoir-faire à un jeune mais seul l’avenir nous le dira comme on dit !
LE MOT DE PHILIPPE BOULENS
Technicien Abondance
Le GAEC des Acajous fait partie des élevages sélectionneurs historiques de la race Abondance. Dès la fin des années 90, des mâles nés sur l’élevage ont été utilisé à l’IA par la voie du testage. Ces 10 dernières années, ce ne sont pas moins de 4 taureaux qui ont été confirmés ; ARDECHOIS, ENZO, GOMIS et HACAJOU. Un très joli tir groupé qui pourrait se perpétuer avec NIKOLAOS dont les toutes premières filles vêlent cet hiver. Et encore tout récemment, un mâle est entré à la station