Rencontre avec le GAEC LES ALPAGISTES à Megève (74) : troupeau mixte 90% Abondance et 10% Tarine
12 juin 2024Rencontre avec le GAEC DES RAPILLES (Engins 38) Acteur majeur au sein de la génétique AURIVA
18 juin 2024La Tarine trouve sa place dans les Pyrénées !
Rencontre avec Damien associé au GAEC D’ARPOS à Sentenac d’Oust en Ariège (09)
Une exploitation qui existe depuis plusieurs générations
« Le GAEC existe grâce au travail de 5 générations d’éleveurs laitiers depuis le début dans les années 1960 et une fabrication de fromage en estive. Mes grands parents trayaient des vaches de races Brune et Montbéliarde, rejoints dans les années 90 par ma maman, Gisèle. En 2003, ils décident d’arrêter l’élevage laitier pour ne passer qu’en élevage de veaux de boucherie. En 2011, à mon installation, nous créons un GAEC et montons le troupeau de vaches laitières ainsi qu’une étable et une fromagerie. En 2016, mon frère David rejoint à son tour le GAEC en amenant un troupeau de vaches allaitantes de race Gasconne (la race locale ici !).
Le GAEC se compose désormais de 3 UTH.
En 2018, nous avons eu la chance de pouvoir acheter nos premières génisses de race Tarine à la ferme du Plateau (éleveur de Tarine dans l’Ariège également). Le Père Timoléon nous a vendu ses meilleures vaches afin de nous proposer un niveau génétique déjà élevé.
Aujourd’hui le cheptel se compose de :
- 25 vaches laitières de race Tarine et quelques Abondance
- 40 vaches allaitantes de race Gasconne
- 30 génisses laitières et allaitantes
- 300 brebis de race Castillonnaise (race ovine locale élevée pour sa viande). Nos brebis valorisent nos terrains pentus et les agneaux sont vendus pour la viande
Notre SAU s’étend sur 140 ha sans compter l’estive où nous mettons nos brebis, nos vaches Gasconnes et nos génisses. 80% de la production est transformée directement sur place en tommes des Pyrénées, le reste est vendu à un glacier »
Pourquoi avoir fait le choix de la Tarine ?
« C’est une race adaptée à notre territoire et à notre système de montagne. Elle est rustique et se déplace facilement. Nous l’avons également choisi pour la richesse de son lait et pour son caractère « facile à vivre ». Depuis toujours, cette race nous passionne donc cela n’a pas été un choix compliqué à faire.
Depuis 2018, nous achetons 2 à 3 génisses de 2-3 mois par an. En 2023, nous avons acheté 3 génisses gestantes à l’atelier génisses de Cap Tarentaise. Le cheptel ne fait que s’agrandir ! »
Quelles sont les différences constatées depuis l’arrivée des Tarines sur la ferme ?
« Au niveau de la conduite du troupeau, elles s’adaptent mieux que les vaches montbéliardes aux pâtures en pente et continuent à produire du lait en quantité et de qualité malgré la sécheresse l’été. Leur bon état corporel est maintenu tout au long de l’année même si les conditions de pâture deviennent difficiles.
Au niveau production, pour la même alimentation que l’ancien troupeau, nous avons constaté +3 points de TP grâce à l’arrivée des Tarines.
Nous avons aussi constaté une augmentation du rendement fromager : sur une même cuve, nous produisons 2 tommes supplémentaire.
Les fromages ont également plus de goût, ils sont plus onctueux et la pâte est plus souple. Même chose avec les fromages blancs. »
Un lait valorisé en Tomme des Pyrénées
« Nous produisons 120 000 litres de lait par an. Entre 80 000 /100 000 litres de lait sont transformés en tomme des Pyrénées, plus particulièrement en Bethmale. Le reste est vendu à un glacier soit environ 20 000 litres par an
Niveau commercialisation, 40% des fromages sont vendus à un crémier, 30 % dans des commerces locaux et 30% en vente direct au magasin.
Le lait pour les glaces est vendu à 0.85€/L et le lait des tommes est valorisé à 1.15€/L.
Il y a une meilleure valorisation grâce à l’image de montagnarde que procure la Tarine, mais également un meilleur rendement car moins de perte en petit lait. »
Niveau génétique, quels sont vos choix ?
« Nous inséminons toutes nos femelles en race pure pour optimiser le choix des femelles de renouvellement.
Nos 3 principaux objectifs de sélection sont :
- La mamelle : pour la santé mais aussi le vieillissement des vaches
- Les taux : important en fromagerie
- Les aplombs : les vaches peuvent faire jusqu’à 30 minutes de marche en fonction des parcelles
Chaque femelle née est génotypée ce qui représente aujourd’hui environ 80% du troupeau.
Lors du planning, nous utilisons en grande majorité des taureaux génomiques qui sont moteur du progrès génétique. »
« Par cet article, nous aimerions en profiter pour remercier le Père Timoléon, puis le Père Rémy de la ferme du Plateau qui nous ont toujours accueillis avec gentillesse et vendus des animaux d’un niveau génétique élevés, ce qui nous a permis de nous lancer dans la race avec des animaux adaptés à la montagne, à l’étable entravée et intéressant en taux (pour la partie transformation). Nous voudrions leur adresser toute notre sympathie et les remercier chaleureusement. Pour eux, l’intérêt de faire progresser la race sur le massif pyrénéen passe avant leurs intérêts personnels, ce qui est très rare de nos jours. Nous voudrions aussi remercier Cap tarentaise et AURIVA, plus particulièrement Manon qui suit notre élevage depuis le début. Malgré le fait que l’on soit loin du berceau de la race et que nous possédions au départ que 3 génisses, elle nous a aidés, soutenus et conseillés ce qui nous a permis de valoriser et d’agrandir le troupeau. Nous avons été toujours considérés et non méprisés malgré le fait que l’on débutait, ce qui pour nous nous a beaucoup touchés et motivés dans race Tarentaise ! »
Damien - GAEC D'ARPOS
Et demain ?
« Nous avons pleins d’objectifs ! Le premier serait de passer la totalité du troupeau en race Tarine et de pouvoir augmenter le nombre de femelles nées pour ainsi fournir le massif pyrénéen en race Tarine. Car oui, la demande existe et devient de plus en plus importante !
Nous aimerions également nous essayer à la TE pour pouvoir avancer plus vite en génétique.
Un de nos projets aussi serait de fédérer un groupe d’éleveurs afin de créer un syndicat pour permettre de donner plus de visibilité à la race sur les différentes manifestations et concours dans les Pyrénées.
Enfin, nous aimerions beaucoup avoir un taureau au catalogue AURIVA un jour ! »