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29 avril 2025Progrès génétique en race Aubrac : focus sur la transplantation embryonnaire


Grâce au partenariat entre les services techniques d’AURIVA et le service Transplantation Embryonnaire (TE) de COOPELSO, les éleveurs Aubrac disposent d’un véritable levier pour accélérer le progrès génétique. Ce dispositif permet aux professionnels déjà en activité, comme à ceux souhaitant s’installer, d’accéder à de la génétique de haute qualité.
La TE représente un atout majeur : elle permet de valoriser et de multiplier les meilleures souches tout en réduisant l’intervalle de génération, ce qui accélère les progrès au sein du troupeau. Le tout est accompagné par une équipe terrain expérimentée, garante d’un suivi technique rigoureux et personnalisé.
Dans cet article, nous avons rencontré deux éleveurs Aveyronnais : Emilien Soulenq et Laurent Lemmet qui utilisent ce service Coopelso / AURIVA-Elevage. Ils nous partagent leur retour d’expérience et les bénéfices concrets qu’ils en tirent.

Emilien SOULENQ
Associé au GAEC SOULENQ, utilisateur des services AURIVA et du service TE COOPELSO depuis 2 ans - Mur de Barrez (12)
Installé avec sa mère depuis 2022 à la suite du départ à la retraite de son père, Emilien s’est intéressé à la transplantation embryonnaire sur les conseils de Patrice Fabre, technicien Aubrac AURIVA. Son objectif : multiplier la génétique d’une des meilleures vaches du troupeau : « Tout est parti d’IMPERIALE (ELAN/VULCANIA), une vache qui a très bien marché chez nous. On a mis trois de ses veaux à la station, et j’ai aujourd’hui de nombreuses filles et petites-filles d’elle dans le troupeau. Elle avait 11 ans quand on a décidé de la collecter pour la première fois ».
Lors de cette première collecte, IMPERIALE produit 9 embryons. Deux sont posés en frais directement sur des receveuses du troupeau, deux autres sont congelés pour l’élevage, et cinq sont revendus par AURIVA. La campagne suivante, Emilien décide de reconduire l’expérience, cette fois avec IMPERIALE et deux autres vaches de l’élevage. Résultat : 10 embryons pour IMPERIALE, dont 5 transférés directement.
« Pour moi, l’expérience est très positive ! L’opération est relativement simple, et on est très bien accompagnés : par notre inséminateur, le technicien racial Auriva, et l’équipe de transplantation embryonnaire Coopelso. C’est un vrai travail d’équipe. »
L’objectif d’Émilien est clair : préserver cette très bonne lignée, en conservant les femelles dans l’élevage et en valorisant les mâles pour la reproduction : « C’est l’occasion de valoriser et mettre en lumière tout le travail génétique réalisé dans notre élevage depuis des années ».

Sur le plan pratique, il insiste sur l’importance de limiter le stress au moment du transfert des embryons : « Lorsqu’un embryon est posé sur une receveuse, le maître mot, c’est d’éviter le stress. Cette année, on les a posés mi-mars. Pour éviter un changement brutal d’alimentation entre l’étable et le champ, nos techniciens nous ont conseillé de mettre les receveuses directement dehors avec du foin après le transfert. Elles ont pu profiter d’une sortie anticipée et cela a permis de limiter le stress enduit par un changement alimentaire »

Laurent LEMMET
Gérant de la SCEA PONS, utilisateur des services AURIVA et du service TE COOPELSO depuis 10 ans - Argences en Aubrac (12)
Installé depuis 2006 à Argences-en-Aubrac, dans l’Aveyron, Laurent a repris l’exploitation de son grand-père. Progressivement, il inscrit ses meilleures vaches au Herdbook et se passionne pour la sélection génétique et les concours. C’est en 2016, sur les conseils de son inséminateur Coopelso, Christophe Clamens, qu’il se lance dans la transplantation embryonnaire : « Féru de génétique, j’avais envie d’avancer plus vite, et surtout d’avoir accès à une génétique indisponible sur le marché. Grâce aux embryons, on peut récupérer la génétique de très bonnes souches maternelles dont les filles n’auraient jamais été vendues ».
À ses débuts, certains voyaient sa démarche comme marginale, mais aujourd’hui, les résultats parlent d’eux-mêmes : « J’ai vu une nette augmentation de mes notes de pointage, et ça grâce aux embryons ! ». Sur le plan technique, Laurent est particulièrement attentif à la conduite sanitaire de ses donneuses et receveuses. « On surveille de près l’état utérin des donneuses avant chaque collecte : il ne faut pas de métrite, par exemple. Je donne des bolus 15 jours à 3 semaines avant la collecte. Pour le reste, la conduite reste classique jusqu’au traitement hormonal de superovulation ».
Concernant les receveuses, il préfère anticiper : « Je prévois en général le double de femelles prêtes à recevoir par rapport au nombre d’embryons à poser. On ne sait jamais, je préfère avoir un plan B ». Il explique ainsi que la TE c’est travailler avec du vivant : malgré une technique bien maîtrisée, le résultat n’est jamais garanti. Une collecte peut ne rien donner, ou au contraire être un vrai succès : « Il faut accepter que parfois, ça ne marche pas ». Enfin, il insiste sur l’importance de l’accompagnement technique : « Je suis très à l’écoute des conseils de l’équipe de transplantation embryonnaire et de Christophe, mon inséminateur ».
Laurent a mené six collectes entre 2016 et 2024 sur cinq vaches différentes. Mais c’est surtout au niveau des transferts que son implication se mesure : 53 embryons posés entre 2016 et 2025. « J’ai un budget annuel de 1 500 à 2 000 € dédié aux embryons, en fonction des opportunités. Je n’achète pas de reproductrices, surtout avec le prix actuel, je préfère poser des embryons. La plus-value pour l’élevage est bien réelle : la génétique de mon troupeau a rapidement progressé, je peux vendre des veaux à la station et même présenter des produits issus d’embryons en concours. Je n’ai qu’une chose à dire : que la transplantation embryonnaire dure ! »


« Une belle dynamique est présente sur la zone avec des éleveurs motivés pour développer la race Aubrac grâce aux techniques génétiques proposées par AURIVA et Coopelso. Sur la campagne 2023-2024, pas moins de 30 collectes ont été réalisé en race AUBRAC avec 124 embryons remis en place, soit une augmentation de 23% depuis 2020. La race Aubrac représente désormais 15% de l’activité transplantation embryonnaire Coopelso. Les nouvelles biotechnologies permettent aussi d’accompagner les éleveurs dans leur souhait de multiplier les souches mais aussi de faire perdurer des caractères génétiques spécifiques, comme la production laitière par exemple. C’est dans ce cadre que des opérations de sexage d’embryons sont réalisées chaque année. »
Camille VAQUIER - Technicien de transplantation embryonnaire Coopelso