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Pierre RESCHE – Laféline (03)
Né dans l’Allier à l’EARL PLANEIGE, TYROL s’est imposé comme un incontournable du catalogue AUBRAC. Disponible en semences conventionnelle et sexée, ce jeune taureau a été largement utilisé ; l’occasion de vous présenter dans cet article ce taureau et le portrait de son éleveur.
Pierre RESCHE est un éleveur AUBRAC installé à Laféline dans l’Allier (03). Originaire du Cantal, Pierre s’est d’abord installé dans la ferme familiale avec son père qui avait repris un cheptel d’AUBRAC en 1996. Les deux associés décident d’acheter une deuxième exploitation pour en faire une estive et trouvent en 2004 une ferme à Laféline. Pierre s’installe dans l’Allier et s’associe avec son père en GAEC, passant d’une exploitation de 50 ha à 125 ha sur deux départements non limitrophes. Benjamin, le frère de Pierre rejoint à son tour le GAEC familial puis ils finissent par séparer les deux sites. Pierre restera en individuel dans l’Allier et son frère dans le Cantal.
Aujourd’hui, Pierre réalise 100 vêlages en race pure. Sur ces vêlages, 35 femelles sont conservées sur l’exploitation dans l’Allier (15 à 20 génisses pour le renouvellement, les autres vendues pleines pour la reproduction) et les femelles restantes sont envoyées en pension dans le Cantal chez son frère. Chaque année, 2 à 3 mâles sont mis à la station, une dizaine de mâles sont conservés pour la vente de reproducteurs et les autres sont vendus en broutards. Pierre réalise également de la vente directe avec 5-6 génisses engraissées pour l’occasion chaque année.
L’éleveur est presque autonome en fourrage selon les années. Les broutards ne sont pas complétés et sont nourris 100 % à l’herbe. Tous les vêlages se font en bâtiment, avec une stabulation modulable pouvant accueillir 85 vaches, 35 génisses et quelques mâles.
L’IA : un retour stratégique pour Pierre
Le troupeau est issu de nombreuses grandes lignées de taureaux d’IA. Après avoir ralenti l’utilisation de l’IA, Pierre désire progressivement reprendre. Il a investi pour l’occasion dans 40 colliers de détection des chaleurs. Les raisons de ce choix sont nombreuses :
- La flexibilité dans le choix des accouplements « L’IA permet d’être plus souple en termes d’accouplement, de mieux le réfléchir au cas par cas et de faire du correctif. Avec le taureau de monte naturelle, on fonctionne par lot. Parfois, pour combiner la consanguinité et la construction de nos lots, nous sommes obligés de faire des compromis sur l’accouplement. »
- La gestion des taureaux « Pour des questions de logistique et pour éviter de devoir les mettre dehors par manque de place, il serait plus simple d’avoir moins de taureaux sur l’élevage. »
- La docilité des veaux « Pour moi, c’est peut-être la raison principale de la reprise de l’IA. J’aurais la possibilité de conserver les veaux un peu plus longtemps en bâtiment. C’est un gain de temps pour le dressage des veaux ; ils sont plus dociles en stabulation. Moi qui vends de la repro, c’est très important d’avoir des bêtes patientes et dociles. C’est souvent l’un des premiers critères lorsque des acheteurs potentiels viennent voir les animaux.»
Pierre souhaite également conserver des vêlages serrés (avec un IVV de 370j, il est en dessous de la moyenne raciale de 377j) pour vendre ses broutards tous en même temps. « Avec l’IA, il faudra que j’arrive à maintenir ces vêlages groupés, donc il faudra que je me cale avec la sensibilité des colliers ou utiliser un autre moyen de détection des chaleurs efficace ».
Une stratégie de sélection rigoureuse : lait, précocité et docilité
En effet, la docilité est un des principaux axes de sélection pour Pierre, avec le lait et la précocité, ainsi que les qualités de race déjà bien fixées dans le troupeau :
« La docilité est un critère pour la vente mais également pour mes conditions de travail. Je travaille seul la plupart du temps, il est important pour moi d’avoir des bêtes qui suivent et se manipulent facilement. Pour la sélection du lait, je ne complémente pas mes veaux. Cela me permet de rapidement identifier les souches sans lait pour ensuite mieux les trier. Et enfin, pour la précocité, c’est un peu pareil. J’identifie rapidement les animaux les plus précoces ».
Pierre est attaché aux qualités de race, mais pas aux cornes :
« J’écorne tout car je trouve ça plus simple pour elles comme pour moi. L’absence de cornes évite beaucoup de blessures et d’accidents entre elles. Je n’utilise pas encore de sans cornes, mais je pense qu’on y sera tous confrontés un jour si l’écornage venait à être interdit ».
Pierre ne réalise pas de croisement :
« Je me suis spécialisé dans la vente de reproducteurs. L’engraissement n’est pas dans mes gènes, je n’ai pas la patience. Je suis dans un secteur demandeur en génisses pour la reproduction. Aujourd’hui, ce système me convient. J’adore pouvoir aider des jeunes à monter un cheptel, rencontrer d’autres éleveurs et échanger sur nos manières de travailler. »
TYROL et MISTRAL : les résultats d’une collaboration fructueuse avec AURIVA
Pierre participe depuis longtemps au schéma de sélection en mettant chaque année plusieurs veaux en programme AURIVA à la station. La collaboration avec AURIVA à abouti à la sortie au catalogue du taureau MISTRAL (FIEROU/TAUPET) en 2019, puis de TYROL (LIPTON/FIEROU) en 2023.
« Je suis très content et satisfait du système actuel. Pour moi, il est très important de jouer le jeu, de mettre des veaux à la station et des taureaux à l’IA. Je vois cela comme un progrès collectif, c’est un outil de sélection qui devrait être plus utilisé et valorisé. C’est également une vitrine sur l’élevage, se faire connaitre et se confronter au travail d’autres éleveurs. »
Pierre RESCHE
TYROL est un fils de la LAUZE, une vache élégante, précoce, très régulière dans sa production et très laitière.
Pierre s’exclame : « Elle m’a fait peu de femelles mais d’incroyables mâles. Une vache comme ça, on n’en fait pas tous les jours ! TYROL a toujours été très bien marqué, comme l’était MISTRAL à l’époque. Dès qu’ils naissent, ce sont des veaux qui se distinguent, on sait déjà qu’ils feront de futurs très bon taureaux. »